Ne parléreï pas aci de las castagnes : trucs ou ibrougnerie, sounque de las tche’s minjen.

Las castagnes qué soun madures ou qu’én séran léou.

castagnes

Dus fayçouns de las minja :

Cousudes a l’aygue

Aroun de las abé labades, pountchats’y la punte dou coutet que prénéran mieye lous adops. Métét les dens un toupin dap aygue, dus a très cops d’aygue coum dé castagnes.

Enta les adouba qu’y métérat u dèdzène de houelhes de pességuè, très ou coate de higuè, s’én at, un brincot de fenoulh, saou. Ta les péla mey adayse béssats-y u ou dus culhères d’oli.

A cose u ore é mieye aou méns, lhéou dus ores. Ta sabé sé soun coueytes goustat les. S’es pélen adayse é se soun tégnères, que soun coueytes. Sourtit né l’aygue. Que las pouyrat tiéne caoutes troussades déns un lindye espés.

S’at boueytat bourrét, sayat d’y ha tchounques dé castagnes. Qu’és mariden plan.

En iroles

Bélhéou qu’at énténut, mey yoéns, yours de marcat apéra un marchand déns les arues : « chaud, chaud les marrons chauds ». Que bénè iroles ou castagnes grilhades sé préférat.

Un cop labades, ségnérat les. Aço qu’émpèche qu’esclatin tan.

Métét les déns u sarte traoucade é couberte é métét les a cose sous carbouns bious. De coan én coan ségoutit lés én las ha saouta débat dessus ta que toutes é cosin. Sé né suden pas mey que soun yuste coueytes. Coum endore goustats les. Sé soun cruspétes dessus é tégnères déhens, que las podet tira dou houéc.

Mey que mey qu’és minjent toutes caoutes.

Boun gourmandè dé sésoun !

 

La traduction en français

Je ne parlerai pas ici des châtaignes : coups ou saoulerie, seulement de celles qui se mangent

Deux façons de les manger :

  • Cuites à l’eau

Après les avoir lavées, piquez les avec la pointe du couteau, elles prendront mieux les parfums. Mettez-les dans un récipient avec de l’eau, deux à trois volumes d’eau pour un de châtaignes.

Pour les aromatiser, vous y mettrez une dizaine de feuilles de pêché, trois ou quatre feuilles de figuier, un branche de fenouil si vous en avez, du sel. Pour les peler plus facilement, versez-y une à deux cuillères d’huile.

A cuire une heure et demie au moins, peut-être deux heures. Pour savoir si elles sont cuites, goutez-les. Si elles se pèlent facilement et qu’elles sont tendres, elles sont cuites. Egouttez-les. Vous pourrez les garder chaudes enveloppées dans un linge épais.

Si vous avez gardé du « bourret », essayez d’y tremper des châtaignes. C’est un bon mariage.

  • En marrons chauds

Peut-être que vous avez entendu, plus jeunes, le jour du marché, un marchand appeler dans les rues : »chaud, chaud les marrons chauds ». Il vendait ce les gascon appellent des « iroles » ou des châtaignes grillées si vous préférez.

Une fois lavées, enlevez leur un peu de peau. Ceci les empêche d’éclater beaucoup.

Mettez-les dans une poêle trouée couverte et mettez-les à cuire sur des charbons vifs. De temps en temps secouez-les en les faisant sauter dessus dessous pour que toutes cuisent. Si elles ne transpirent plus, elles sont presque cuites. Comme pour les précédentes, goûtez-les. Si elles sont croustillantes dessus et tendres dedans, vous pouvez les retirer du feu.

C’est mieux de les manger toutes chaudes.

Bonne gourmandise de saison !

par Gabrielle Taulade

 

Visuel d’illustration CC BY-NC 2.0 © Flickr / Zoltan Toth