Pétit Papa Nadaou ou Petit papa Noël, il est encore temps de lui écrire. Si vous cherchez l’inspiration, lisez donc la très jolie lettre au Père Noël écrite par l’atelier gascon de l’Amicale laïque de Hagetmau. 

Létre aou Paï Nadaou

Pétit Papa Nadaou,

Coan débèréras dou céou, ne perdis pas téms a-t aresta a case d’abort. Nou pas que la tou bisite n’ém agradi pas, mè bèn, boeyte-t téms entaous tché n’an pas mey lodge, entaous tche soun partits loungn dou péïs de las sous arédits. Goaste lous souns maynatyes. Coum lous grans qu’an bésougns de pélhots propres é caouts enta l’iber, de bonnes caoussures tche ne prénin pas l’aygue, de caouques yocs ta amusa-s.

S’as sét ou hami que pouyras toutun aresta-t. Que trouberas deque bébe é minja dessus la taoule près dou houéc.

Ne t’én haissis pas ta you, ouèy qu’ey de que minja, un téït, dé qué caouham é coubrim. Mème se ne souy pas riche, qu’éy prou de résoun enta-m countenta de ço qu’éy  é que souhaiti que duri ataou lountéms, lountéms.

Dou haout dous méngns 65 ans, que credi encoère én tu. Mé né cerquis pas lous mégns esclops aou pè dou pin. N’y séran pas pramoun  que ço qu’ém manque lou mey qu’é la santat, é la yoénesse tche-s fout lou cam, toutes dus  granes richésses, mé, én déquéres, tu n’y pots pas aré, pénsi.

Que caou qu’é-t disi : qu’ey boueytat u part de maynadè héns lou cap. Bélhéou que rèbi trop. E aquét rèbe que te l’escribi sus aqueste létre de Nadaou 2016.

Co qu’é-m tagn lou mey per Nadaou é lous aouts yourns que la pats déns lou mounde.

Que counti  sus la tou qualitat de magicién enta embia sou mounde éntiè estéles tan luséntes que nat  coumbatan ho, hargnous ou danyérous, n’aoura mey émbeye de ha la guerre. Ne las pouyra pas yamey gaha enta las estupa.

Se bos sabé quin cado hé-m héré plasé, que aquésti :

Lou mégn cado que séra lou tche hérèï aous mengns én lous récébe én taoule ta partadya un boun répas de heste. Lhéou ne séra pas lou yourn ni la belhe de Nadaou, méléou déns lous yours tche sèguiran, mè que héra plasé aou méngn co, aco qu’én souy solide.

Qu’y a doun de mey broy qu’u familhe amassade per la heste dou téms de Nadaou ?

Que sey Paï Nadaou que las létres que-t’aribéran per milhès, mè ne dèchis pas la mi de cantè pramoun que s’é pésante d’espérance, que léouyère dé carque.  N’aouras pas sounque a ségouti las estéles aban dé parti dou céou decap a la terre, n’aouras pas basougn de las pourta déns la haoute coum toutes las tésures tche décheras dens las maysouns.

Que counti sus tu ! Merci Paï Nadaou !

Lettre au Père Noël

Petit papa Noël,

Quand tu descendras du ciel, ne perds pas de temps à t’arrêter chez moi en  premier. Non pas que ta visite ne me plaise pas, mais va, garde du temps pour ceux qui n’ont plus de logement, ceux qui ont fui le pays de leurs racines. Gâte leurs enfants, comme les adultes, ils ont besoin de vêtements propres et chauds pour l’hiver, de bonnes chaussures qui ne prennent pas l’eau, de jeux pour s’amuser.

Si tu as soif ou faim tu pourras quand même t’arrêter. Tu trouveras à boire et à manger sur la table, devant le feu.

Ne t’en fais pas pour moi. Aujourd’hui j’ai à manger, un toit, de quoi m’habiller et me chauffer. Même si je ne suis pas riche, j’ai assez de raison pour me contenter de ce que j’ai, et je souhaite que cela dure comme ça longtemps, longtemps.

Du haut de mes 65 ans, je crois encore à toi. Mais ne cherche pas mes chaussures au pied du pin. Elles n’y seront pas. Parce que ce qui me manque le plus, c’est la santé et la jeunesse qui fout le camp, toutes deux grandes richesses. Mais à cela tu n’y peux rien, je pense.

Il faut que je te dise : dans ma tête, je suis encore un peu un enfant. Peut-être que je rêve trop. Et ce rêve je te le révèle dans cette lettre de Noël  2016.

Ce qui me tient le plus à cœur, pour Noël et aussi pour tous les autres jours, c’est la paix dans le monde.

Je compte sur ta qualité de magicien pour envoyer sur le monde entier des  étoiles tellement lumineuses qu’aucun combattant fou, hargneux ou dangereux, n’aura plus envie de faire la guerre. Il ne pourra jamais les atteindre pour les éteindre.

Si tu veux savoir quel cadeau me ferait plaisir, c’est celui-ci :

Mon cadeau ce sera celui que je ferai aux miens en les recevant à table pour partager un bon repas de fête. Peut-être qu’il n’aura pas lieu la veille ou le jour de Noël, mais les jours suivants. Mais il fera plaisir à mon cœur, j’en suis sûre.

Qu’y  a-t-il donc de plus beau qu’une famille réunie pendant le temps de Noël  ?

Je sais, Père Noël, que tu recevras des milliers de lettres, mais ne laisse pas la mienne  de côté, parce que si elle est lourde d’espérance, elle a une charge légère. Tu n’auras, seulement, qu’à secouer les étoiles avant de prendre la route vers la terre. Tu n’auras pas besoin de les porter dans ta hotte comme tous les cadeaux que tu déposeras dans les maisons.

Je compte sur toi. Merci Père Noël !


Texte : Gabrielle Taulade
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